« Roman Policier ? Thriller ? Certes mais bien d'autres choses encore.
Le roman de Florence Issac nous entraîne sur des territoires insoupçonnés dur le simple énoncé du pitch du récit…
L'histoire se passe dans les milieux du théâtre parisien ? Florence, actrice est partagé entre deux amours : Fabrice et Stéphane.
A la fin d'une prometteuse représentation pour le premier, Alice découvre la moto accidentée du second et une jeune fille inanimée auprès de l'engin.
Va s'ensuivre une course-poursuite où vont se trouvaient mêlés un policier obstiné et torturé, une amie jalouse, une mafia russe, un secret de famille,
un clochard qui en sait beaucoup.
Le roman de l'auteure est haletant. C'est peu dire qu'il prend à la gorge. le lecteur est à la peine pour ses héros. Il ne sait lequel est le méchant ;
C'est d'ailleurs la force essentielle du roman : Un suspens insoutenable qui ne vous lâche pas avant la fin de ce court roman.
Court ? Oui mais rien de trop, pas une ligne qui ne soit nécessaire. Et les soliloques ou tourments intérieurs des personnages sont bien rendus et tout à fait intégrés à l'action.
La psychologie des personnages est une des forces du récit. Pas un des acteurs principaux du récit pour lequel le lecteur n'éprouvera de l'empathie.
Aucun n'est exempt de reproches. Pas un qui ne suscite à un moment donné pourtant, l'agacement du lecteur.
Alice, l'héroïne du récit écartelée entre ses deux hommes et qui se lance dans la gueule du loup pour en sauver un, est touchante de naïveté mais courageuse
par son obstination face aux dangers qui l'épouvantent. Un joli portrait de femme.
Blandine et Fabrice sont drôles par leur égoïsme même. le personnage policier est le plus complexe du livre. Il lui faut surmonter plus qu'une énigme pour dénuer le dénouer le drame.
L'évolution de celui qu'on croit au début du récit aigri et ronchon est un autre des plaisirs que nous distille Florence Issac.
Les atmosphères du livre sont très prenantes. Que l'on soit dans un théâtre, dans ses coulisses, ailleurs, par exemple dans les rues nocturnes de Paris,
on sent ce décor influencer chaque personnage. Il ne manque qu'un air de trompette lancinant pour servir de bande originale à ce conte noir.
On l'a compris, j'ai beaucoup aimé ce livre Il ravira les amateurs de polar, de roman noir, d'action et même de romance.
Il nous tarde découvrir très vite d'autres oeuvres de Florence Issac dont la plume et le style vous emmènent au bout du récit sans heurts
mais avec beaucoup de regrets de nous avoir présentés des personnages si humains et si attachants. Le patronage de Claude Chabrol et de Koltes devrait lui être favorable. Et je remercie Florence Issac pour cette découverte. »
Régis80, critique sur Babelio
Lire la critique sur le site de Babelio
Un extrait :
« Le rêve est ce théâtre où le rêveur est à la fois la scène, l'acteur, le souffleur, le régisseur, l'auteur et le critique. »,
écrit Carl Gustav Jung. Alice s'était forgée ainsi au fil des ans une carapace prête à tous les combats. La vraie scène de
théâtre avait été la suite logique pour continuer le rêve, pour construire sa vie. À cet instant, seule dans l'appartement
de Stéphane, l'existence de cette missive faisait prendre tout son sens à ses tribulations passées. Ce grand sentiment de
vide, cette vacuité si pesante de son âme, cette quête éperdue, tout cela se révélait être l'appel de son sang, l'appel
de sa chair ; le père et le frère qu'elle réclamait de tous les pores de sa peau. Alice leva les mains à son visage puis
les porta à ses yeux. Les larmes coulèrent longues et généreuses. Elle les laissa s'écouler silencieusement dans un abandon total.
Et son corps soulagé par un flot libérateur reprit un rythme normal.